Un drame d’une rare cruauté a bouleversé les habitants de Masisi Centre, dans la province du Nord-Kivu, durant la nuit du vendredi 25 au samedi 26 avril 2025. Une femme, identifiée comme travailleuse du sexe, a été arrêtée après avoir étranglé son nourrisson d’environ trois mois, avant de jeter le corps sans vie dans une latrine publique. Les faits se sont déroulés sur l’avenue Mwangaza, dans le quartier Mont Ngaliema.
Selon les premieres informations e et les témoignages recueillis sur place par la Radio Communautaire la Voix de Masisi (RCVMA), la femme aurait agi sous l’influence d’un nouveau compagnon, qui lui aurait promis le mariage à condition qu’elle se débarrasse de son enfant. Cette promesse funeste aurait été le point de bascule.
« Vers 20 heures, nous avons entendu des cris, mais personne ne s’imaginait un tel acte », a confié Mme Furaha Bahati, voisine de la suspecte. « C’est seulement un peu plus tard que nous avons découvert ce qui s’était passé. La nouvelle s’est répandue rapidement et tout le monde était choqué. Nous avons tout de suite alerté les autorités. »
Les forces de l’ordre sont intervenues peu après et ont procédé à l’arrestation de la jeune femme. Elle est actuellement détenue dans un cachot du commissariat local, en attendant d’être présentée devant la justice. Le présumé complice, présenté comme son compagnon, est activement recherché par les autorités. Il aurait disparu peu après le drame.
Le corps du nourrisson a été extrait de la latrine avec l’aide des services d’hygiène et a été enterré dans la discrétion, mais dans une atmosphère de grande émotion. Les habitants du quartier, particulièrement les femmes, ont exprimé leur indignation face à cet acte qu’elles qualifient d’inhumain. Certaines se sont rassemblées spontanément le lendemain matin pour demander que justice soit rendue, non seulement contre la mère, mais aussi contre l’homme accusé d’avoir exercé une pression psychologique sur elle.
Cet acte tragique met en lumière la précarité dans laquelle vivent de nombreuses femmes dans la région, notamment celles qui exercent des métiers marginalisés et se retrouvent souvent sans protection ni soutien. Dans un contexte de pauvreté extrême, de conflits armés récurrents et de manque d’accès aux services sociaux, certaines se retrouvent confrontées à des choix impossibles.
Pour certains acteurs de la société civile, ce drame doit interpeller les autorités et les organisations humanitaires sur la nécessité de renforcer les mécanismes de protection des femmes et des enfants. « Ce n’est pas seulement un fait divers. C’est le symptôme d’un profond mal-être social et d’un manque de structures d’accompagnement pour les mères vulnérables », estime un membre d’une ONG locale de défense des droits des femmes.
Les services de sécurité poursuivent leurs investigations pour retrouver le compagnon en fuite et éclaircir les circonstances exactes du drame. Des sources proches de l’enquête indiquent que la suspecte devrait prochainement être transférée devant le parquet de Masisi pour répondre de ses actes. Elle pourrait être poursuivie pour infanticide, un crime passible de lourdes peines.
En attendant, la communauté reste sous le choc et continue de s’interroger sur les raisons profondes de ce geste désespéré.
Patrick Kalume
Drame à Masisi : une femme tue son propre bébé et jete le corps dans la toilette pour une promesse de mariage
