RDC : la Monusco en danger, les USA envisagent de couper le budget des missions de maintien de la paix de l’ONU

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Dans une initiative budgétaire controversée, la Maison Blanche a présenté une proposition visant à réduire de manière significative les financements alloués à la diplomatie américaine ainsi qu’à l’aide étrangère, y compris la contribution des États-Unis aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

Cette proposition, révélée par des documents internes obtenus par Reuters, s’inscrit dans le cadre des négociations budgétaires en cours avec le Congrès pour le prochain exercice fiscal.

Selon les documents, l’administration cherche à éliminer le financement direct de plusieurs missions onusiennes de maintien de la paix, notamment celles au Mali, au Liban et en République démocratique du Congo, critiquant leur manque d’efficacité et leur coût élevé. Des sources proches du dossier affirment que l’objectif affiché est de recentrer les priorités stratégiques américaines sur la sécurité intérieure et la concurrence avec la Chine.

En RDC où une crise sécuritaire d’une grande envergure est en congé dans sa partie orientale, cette annonce est accueillie avec frayeur. C’est également dans cette partie du monde où est déployée la plus importante mission de maintien de la paix de l’ONU (la Monusco).

Des coupes qui inquiètent les diplomates et les alliés

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Plusieurs diplomates américains, sous couvert d’anonymat, ont exprimé leur inquiétude face à ce désengagement. « Réduire notre implication dans les missions de paix signifie perdre une partie de notre influence globale », a déclaré un ancien ambassadeur.

Des alliés traditionnels des États-Unis, notamment en Europe, ont également exprimé leur préoccupation, craignant un vide diplomatique dans des régions déjà fragiles.

Le Congrès détient le dernier mot

Si la Maison Blanche peut proposer un budget, le Congrès a le pouvoir de le modifier ou de le rejeter. Des membres influents des deux partis ont déjà signalé leur désaccord avec certaines coupes, notamment celles affectant l’aide humanitaire et les programmes de développement.

La présidente de la commission des affaires étrangères du Sénat, la démocrate Jeanne Martinez, a déclaré : « Ce n’est pas le moment de nous retirer du monde. Affaiblir notre diplomatie revient à affaiblir notre sécurité. »

Un tournant dans la politique étrangère américaine ?

Cette proposition reflète une tendance plus large de l’administration actuelle à prioriser des approches unilatérales et une réduction de l’engagement international au profit d’un recentrage national. Elle intervient également dans un climat politique tendu, alors que les élections présidentielles de 2026 se profilent à l’horizon.

Le débat budgétaire qui s’ouvre au Congrès ne portera pas seulement sur des chiffres, mais sur la vision que les États-Unis veulent incarner sur la scène internationale. Tandis que la Maison Blanche plaide pour un réalignement des priorités, nombre de voix s’élèvent pour rappeler que la diplomatie reste un pilier fondamental de la puissance américaine.

Patrick Kalume

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