Guerre du M23  : un pas de plus vers la paix ? Première réunion des facilitateurs après la fusion des processus de Nairobi et Luanda

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La dynamique diplomatique autour de la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo semble se relancer. Pour la première fois depuis la fusion des processus de paix de Nairobi et Luanda, les facilitateurs désignés par les chefs d’État de la SADC et de l’EAC se sont réunis en début de semaine. Une étape clé dans la tentative de renouer le dialogue entre Kinshasa et Kigali.

C’est le 1er avril dernier qu’a eu lieu cette première réunion, organisée en visioconférence. Officiellement prévue sous la coprésidence des présidents kényan William Ruto et zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, la rencontre a finalement été dirigée uniquement par le chef d’État kényan, son homologue du Zimbabwe ayant brillé par son absence.

Autour de la table virtuelle, les figures chargées de piloter ce nouveau chapitre diplomatique : l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, l’ex-président kényan Uhuru Kenyatta, l’ancienne présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde, et l’ex-présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza.

Tous ont été nommés facilitateurs par les deux principales organisations régionales impliquées, la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Cependant, l’un des co-facilitateurs annoncés, le Sud-Africain Kgalema Motlanthe, était absent. Selon des sources concordantes, il n’aurait pas encore officiellement accepté de rejoindre le panel. Des raisons de santé ou un simple manque de confirmation officielle sont avancés pour expliquer son absence.

Les discussions se sont concentrées sur la mise en œuvre de la feuille de route régionale adoptée le 24 mars, avec des points précis abordés sur les aspects logistiques et financiers. Le Kenya s’est engagé à fournir un cadre opérationnel à Nairobi, à partir duquel les facilitateurs pourront se déployer.

Les quatre facilitateurs présents devront maintenant entamer des contacts formels avec les gouvernements de la RDC et du Rwanda. Objectif déclaré : instaurer un nouveau cycle de discussions directes entre Kinshasa et Kigali, dont les relations restent tendues sur fond de conflit armé dans l’est congolais.

Dans le même temps, un second processus parallèle, mené par le Qatar à Doha, se poursuit. Un premier round de pourparlers entre les représentants du gouvernement congolais et ceux de l’AFC/M23 s’est tenu récemment. Une nouvelle session était attendue, mais pour l’heure, aucune convocation officielle n’a été lancée, et les préparatifs logistiques sont encore flous.

La fusion des deux processus de Nairobi et Luanda, longtemps jugés redondants voire concurrents, pourrait marquer un tournant. La réussite de cette nouvelle configuration dépendra toutefois de l’engagement des parties prenantes et de leur volonté réelle de progresser vers une désescalade durable.

Patrick Kalume

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