Le ministère de la Justice de la République démocratique du Congo a annoncé l’ouverture de poursuites judiciaires contre deux figures politiques congolaises, Franck Diongo Shamba et Joseph-Stéphane Mukumadi, accusés de complicité avec le mouvement rebelle AFC-M23.
Dans un communiqué officiel signé ce samedi 5 avril, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux a révélé avoir donné injonction à l’Auditeur général des Forces armées (FARDC) de déclencher une procédure judiciaire à l’encontre des deux hommes. Ces derniers sont poursuivis pour leur “participation active” et leur “complicité” présumée dans les crimes graves attribués au groupe armé AFC-M23, dirigé par Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Les faits reprochés incluent des massacres de civils, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis dans plusieurs territoires de l’est du pays, notamment à Bukavu, Goma, Rutshuru, Masisi et Walikale.
« Le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux informe l’opinion qu’il a donné injonction à l’Auditeur Général des FARDC d’engager des poursuites judiciaires contre Messieurs Franck Diongo Shamba et Joseph-Stéphane Mukumadi », indique le communiqué.
En parallèle à ces poursuites, le ministère a ordonné, à titre conservatoire, la saisie de tous les biens mobiliers et immobiliers appartenant aux deux prévenus, situés à Kinshasa ainsi que dans d’autres provinces du pays.
Cette décision intervient quelques mois après l’adhésion remarquée de Diongo et Mukumadi à l’AFC-M23, une coalition politico-militaire que Kinshasa qualifie de « mouvement terroriste ». Leur ralliement avait déjà suscité une vague d’indignation au sein de la classe politique congolaise et de la société civile.
La justice congolaise entend, par cette action, renforcer la lutte contre l’impunité et envoyer un signal fort à tous les collaborateurs présumés des groupes armés actifs dans la région des Grands Lacs.
Yvan Muller Mundeke
Guerre du M23 : le ministère de justice poursuit et confisque les biens de Franck Diongo et Joseph-Stéphane Mukumadi
