Nord-Kivu : un aéronef atterrit à Walikale, zone sous contrôle du M23

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Walikale, une localité stratégique située dans la province du Nord-Kivu, fait une fois de plus la une de l’actualité ce vendredi. Après l’occupation de son centre mercredi dernier par les éléments du mouvement M23, un événement inhabituel a attiré l’attention : un aéronef a atterri sur l’aérodrome de Kigoma, dans cette agglomération sous tension.

L’appareil, un bi-moteur de couleur blanche, a effectué un atterrissage en matinée. Si son immatriculation demeure inconnue, plusieurs sources sur place ont confirmé sa présence. Selon des informations recueillies par nos confrères de ACTUALITE.CD, l’avion est resté au sol pendant une trentaine de minutes avant de redécoller sans que l’on puisse identifier les passagers ou la nature exacte de sa mission.

Cet atterrissage survient alors qu’un petit porteur avait survolé la cité la veille, sans toutefois se poser. L’événement soulève de nombreuses questions concernant la situation aéroportuaire dans cette zone en proie à des affrontements réguliers entre les forces gouvernementales et le M23.

L’occupation du centre de Walikale par l’AFC/M23 a été suivie d’un déploiement stratégique de leurs troupes dans différents endroits clés de la cité, dont l’aérodrome de Kigoma.

Il s’agit là de la troisième infrastructure aéroportuaire désormais sous leur contrôle, après celles de Goma et Kavumu, respectivement dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Bien que ces infrastructures ne soient actuellement pas fonctionnelles, elles restent cruciales pour les mouvements logistiques et militaires de ces groupes armés.

La situation à Walikale illustre une tendance inquiétante d’extension de l’influence des rebelles de l’AFC/M23, qui poursuivent leur prise de contrôle de plusieurs sites stratégiques dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). De plus, l’aérodrome de Minembwe, au Sud-Kivu, est également occupé par la milice Twirweheho, alliée des M23, renforçant ainsi le réseau d’infrastructures aériennes contrôlées par les rebelles.

Ce développement intervient dans un contexte géopolitique complexe où les tensions entre les différents groupes armés, les autorités congolaises et la communauté internationale sont de plus en plus palpables. L’extension des zones occupées par l’AFC/M23 et ses alliés remet en cause les efforts diplomatiques en cours pour parvenir à un cessez-le-feu durable dans la région.

Le contrôle de ces aérodromes pourrait également indiquer une volonté des rebelles d’accroître leur pouvoir de nuisance pour contraindre le gouvernement à négocier.

Alors que le gouvernement congolais peine à reprendre les territoires perdus, cette situation pourrait avoir des répercussions sur la sécurité et la stabilité de toute la région de l’Est, et potentiellement sur le reste du pays.

Alors que l’occupation de Walikale et la prise de contrôle d’infrastructures sensibles soulignent les défis sécuritaires auxquels la RDC est confrontée, il est difficile de prédire l’évolution de la situation.

La communauté internationale, à travers les Nations Unies et l’Union Africaine, continue de suivre de près les événements, tout en espérant une désescalade des tensions. Toutefois, à ce jour, la possibilité d’une négociation demeure incertaine au vu de l’ampleur de la violence et des intérêts en jeu.

Yvan Muller Mundeke

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