Pourparlers de Luanda : La RDC impose des conditions strictes avant tout dialogue direct avec le M23 ce mardi 18 mars

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Les premières négociations directes entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) débutent ce mardi 18 mars 2025 à Luanda, sous la médiation angolaise.

Avant même qu’elles ne commencent, Kinshasa affiche une position ferme en posant des conditions jugées non négociables avant toute discussion de fond. 

Des préalables incontournables pour Kinshasa 

Mandatée par le Président Félix-Antoine Tshisekedi, la délégation congolaise arrive à Luanda avec une ligne rouge claire. Selon nos confrères de B-ONE, trois exigences essentielles conditionnent l’ouverture des discussions : 

1. L’exclusion des criminels de guerre des négociations 
   Kinshasa refuse catégoriquement de dialoguer avec des individus poursuivis pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité ou autres délits graves. La RDC s’appuie sur des décisions judiciaires nationales et internationales pour justifier cette exclusion, insistant sur le fait qu’aucun criminel ne saurait être légitimé par un processus diplomatique. 

2. Un cessez-le-feu immédiat et total 
   Le gouvernement congolais exige l’arrêt immédiat et sans conditions des hostilités sur tous les fronts. Cette cessation des combats doit être vérifiable et accompagnée de garanties concrètes, sous peine de voir les discussions avortées dès leur lancement. 

3. Le retrait des forces du M23 et de l’armée rwandaise des territoires occupés 
   Kinshasa insiste sur une évacuation immédiate des zones sous contrôle rebelle, avec un transfert de ces territoires sous la supervision de la MONUSCO en attendant un accord politique définitif. Cette condition vise à restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national. 

Une pression diplomatique croissante sur le Rwanda 

Ces négociations interviennent dans un contexte où la pression internationale sur Kigali s’intensifie. Accusé de soutenir activement le M23, le Rwanda fait face à des sanctions ciblées de l’Union européenne et de plusieurs chancelleries occidentales contre des figures impliquées dans le conflit. 

En exigeant des garanties strictes, la RDC veut éviter toute compromission susceptible d’affaiblir son intégrité territoriale. Reste à savoir si le M23 et ses soutiens accepteront ces conditions ou si le processus de paix sera bloqué dès son lancement. 

Dans la soirée du lundi 17 mars, l’AFC-M23 a annoncé suspendre sa participation à ces pourparlers en raison des nouvelles sanctions prises pae l’Union Européenne à l’endroit de ses dirigeants. Cependant, l’Angola a laissé entendre que les négociations auront bel et bien lieu ce mardi.

L’issue de ces pourparlers sera déterminante pour la suite du conflit à l’Est de la RDC et la stabilité de la région des Grands Lacs.

Patrick Kalume

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