Guerre dans l’Est : le Collectif des Sociétés Civiles Actives au Nord-Kivu rejette toute négociation directe entre le gouvernement congolais et le M23

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Face aux récentes déclarations du gouvernement angolais suggérant des négociations directes entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le mouvement rebelle M23, le Collectif des Sociétés Civiles Actives au Nord-Kivu (CSCAN-K) s’est réuni en comité de direction ce samedi 15 mars 2025 pour analyser cette proposition. 

À l’issue des délibérations, le collectif a exprimé une opposition ferme, dénonçant une tentative de légitimation de l’agression rwandaise contre la RDC. 

Un refus catégorique du dialogue direct

Dans sa déclaration, le CSCAN-K avance plusieurs raisons justifiant son rejet de cette initiative : 

– Un frein aux processus diplomatiques en cours : Le collectif estime que de telles négociations entraveraient l’aboutissement des accords de Luanda et de Nairobi, qui prévoient un règlement du conflit en intégrant les groupes armés locaux sous la médiation des institutions régionales et internationales. 

– Une remise en cause des responsabilités du Rwanda : Le CSCAN-K souligne que le facilitateur, le président angolais João Lourenço, ne devrait pas ignorer les rapports des organisations internationales et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU mettant en cause le rôle du gouvernement rwandais dans la déstabilisation de l’Est de la RDC. 

– Un camouflage des crimes de guerre et de la crise humanitaire : Le collectif dénonce une tentative d’épargner Kigali de ses responsabilités sur les massacres de plus de 13 millions de Congolais et sur le déplacement de millions d’autres, contraints de vivre dans des conditions précaires. 

– Un sabotage des efforts nationaux et internationaux : Engager un dialogue direct avec le M23 reviendrait à discréditer les acteurs congolais et internationaux engagés dans une résolution pacifique et durable du conflit. Le CSCAN-K rappelle l’implication de nombreuses personnalités politiques congolaises dans la défense de la souveraineté nationale, notamment la Première ministre, la ministre des affaires étrangères, le ministre des droits humains et celui de la justice.

– Une menace sur l’intégrité territoriale de la RDC : Pour le collectif, ces négociations constituent une tentative de balkanisation et une humiliation des institutions congolaises, en minimisant les sacrifices des populations et des défenseurs des droits humains tombés pour la cause nationale. 

Les propositions du CSCAN-K pour une sortie de crise

Plutôt qu’un dialogue direct avec le M23/RDF, le collectif demande : 

– Un dialogue national inclusif réunissant uniquement des Congolais afin d’aboutir à un gouvernement d’union nationale, capable de gérer l’état d’urgence et de poser les bases d’une quatrième République. 

– Le soutien de la CENCO et de l’ECC, au président Félix Tshisekedi, à la première ministre chef du gouvernement et tout le gouvernement dans la poursuite des processus de Luanda et Nairobi, sans céder aux pressions en faveur de négociations illégitimes. 

– Une mobilisation nationale pour rejeter tout accord qui ne répondrait pas aux aspirations du peuple congolais et qui risquerait de renforcer les réseaux mafieux ou d’affaiblir la souveraineté du pays. 

Le comité provisoire dirigé par le Défenseur  des droits humains et grand médiateur aux différents conflits dans le Grand Kivu, Mr Chérubin Imani Badesire président et porte parole du Collectif lance enfin un appel solennel aux Congolais :  “Non aux mixages, non aux brassages, non à la balkanisation et aux accords obscurs ! La RDC est une et indivisible !”

La rédaction

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